Devinez un peu quelle prof distraite par l'idée de faire 55 km dans la neige glissante ce matin a oublié sa bûche de Noël et se confesse alors à tous ses gentils lecteurs ce midi entre les deux cours...
(Indice : BON APPÉTIT, IOWABOY !!!)
Ahlalalala. On se contentera donc tout à l'heure de la soupe à l'oignon, du pain (un bâtard, même, hein ?), des petits Suisses, et du baklava (non, mes chouchous, c'est pas français, mais vous pouvez en manger en Europe...)
;-)
« Pardon, pourriez-vous me dire si je peux acheter ces biscuits avec un dollar et sept centimes ?
- Je ne sais pas, lui répondis-je, en regardant son paquet d'Oreos, mais je veux bien aller voir au rayon biscuits.
J'étais un peu surprise mais enchantée qu'elle me raccompagne au rayon, tout en me racontant que son papa lui avait fait entrer au magasin toute seule, et tout comme il n'y avait pas d'étiquette sur le paquet avec le prix marqué dessus, elle ne pouvait pas savoir si elle avait assez d'argent. Ses yeux noirs étaient très sérieux. On sympathisait, en se disant que ce n'était pas toujours facile de savoir, et qu'il faut souvent bien regarder les prix affichés sur les étagères pour en être sûres et même lorsqu'on est sûres, on peut se tromper.
On bavarda entre femmes, quoi.
En arrivant au rayon, j'aperçus tout de suite qu'elle n'avait pas assez d'argent. J'avais bien l'intention de lui en « prêter » le reste, mais lorsque je lui annonçai le vrai prix, elle remit vite son paquet, comme s'il la brûlait.
Je la regardai, et je lui dis, « Hmm, hmm, voyons, qu'est-ce qu'on peut bien acheter avec un dollar sept centimes ? »
Il y avait un paquet de biscuits similaires, mais d'une marque inconnue. Leur prix, 99 centimes.
- Tiens, ces biscuits-ci sont presque la même chose, est-ce que ça t'irait ?
Elle me sourit et les prit.
Nous retournâmes à la caisse, je l'invitai à passer devant moi.
Elle dut se mettre en pointe afin de pouvoir mettre tous ses sous sur le comptoir. La caissière lui expliqua gentiment qu'elle pouvait garder les pièces et qu'elle allait même en recevoir encore une de son billet.
- Dis-moi, lui fis-je, avant qu'elle ne parte. Tu vas pouvoir manger tous ces biscuits toi-même ?
- C'est bientôt mon anniversaire de mariage, dit l'une.
- Ouais ? répondit la mienne.
- Tu es mariée ? s'étonna la fille qui rangeait mes achats dans des sachets.
- Je ne suis pas divorcée ! insista Blondie.
- Oui ? quel jour ? demanda la mienne.
- Le quatorze février. Cela fera huit ans.
Silence. Finalement, la petite rangeuse remarqua d'une petite voix qu'elle pensait que Blondie vivait seule.
- Effectivement ! rit Blondie. Je ne l'ai pas revu depuis sept ans et demi. Lui, il vit dans l'Oklahoma. Mais on est toujours mariés. En tout cas, on ne s'est jamais divorcés.
Tout le monde dans les deux queues la regarda, sans plus rien dire.
Après quelques secondes, elle continua, « Il s'appelle Chester ».