Non, hélas, je n'ai pas eu un voyage à Tahiti dans mon petit soulier, alors, je me suis consolée d'un retour aux bois, là où on était dimanche.
Cette fois-ci, j'étais seule, armée d'un grand sécateur (très grand, mes amis), et des sacs de poubelle.
Pourquoi ?
Alors, le grand sécateur (très grand, mes amis) était pour me faire un passage parmi les rosiers sauvages - j'allais dire des ronces, mais les ronces sont sympas en comparaison - et les robiniers épineux (thorny locusts) qui porte des épines menaçantes - vous avez vu des canifs moins sérieux dans les films de Jean Reno, mes amis.
Les sacs de poubelle, c'était pour faire une pénitence.
Comment ça, une pénitence ?
J'explique...
Pendant très longtemps, les gens qui ont habité ici (avant nous, même) jetaient leurs ordures dans le ravin profond qui passe par ces bois. Oui, nous l'avons fait aussi, au début, sans trop y penser, pensant qu'on pouvait ensuite enterrer les déchets.
Ah, ben, non.
Alors, moi, j'ai passé la journée à nettoyer ce qui n'a pas cédé aux éléments.
Je vous assure, j'ai ramassé des boîtes de conserves qui ont dû nourrir Abraham Lincoln ! Non, le chef Géronimo ! Non, les Pierrafeux !
Du vieux, quoi !
Alors, bon, c'était du travail, marcher dans ce ravin, monter et descendre (parfois sur mes fesses !) les pentes tout en combattant les branches, les épines, les ronces.
Je me disais qu'à la fin de la journée, en partant, je serais sans doute tatouée à travers la joue par un arbre vengeur.
Eh ben, non.
Tout va bien.
Malheureusement, je n'osais pas mettre mon nouveau bonnet - celui que j'ai eu dans mon petit soulier au lieu d'un voyage à Tahiti...
Non, je ne l'ai pas mis parce que je ne voulais pas qu'un chasseur égaré me prenne pour un lynx aux lunettes !
Ça, cela aurait été trop d'aventure, mes amis.